Collectif féminin contre la décharge de Château-Gautier

En octobre 2012, nous, groupe de femmes habitantes des 3 communes dont l’environnement se trouve menacé par la création d’une décharge à Moulin-sous-Touvent, avons décidé de nous réunir en un collectif qui a pris pour nom Les Bugranes, du nom de l’une des fleurs protégées, présente sur le site de Château-Gautier (de la décharge) et menacée de destruction.

Jusqu’alors le combat contre ce projet a été mené sans distinction de sexe par de nombreux habitants et par les municipalités concernées, à la fois sur le plan juridique et par des actions de terrains, pétitions, manifestations, affiches etc.

Si, pour l’instant l’action juridique, par son importance et sa complexité, mobilise des efforts considérables tant de la part des bénévoles que de celle de nos avocats, il nous est apparu nécessaire de donner à cette lutte un aspect nouveau et inédit en mettant en avant le rôle spécifique des femmes dans le combat pour un environnement sain.

En effet, si l’évolution des mœurs a tendance à placer hommes et femmes sur un plan d’égalité dans bien des domaines, il n’en demeure pas moins que chacun des deux sexes conserve un certain nombre de spécificités, de domaines où s’exercent des compétences qui leur sont propres.

C’est ainsi que tout ce qui touche aux enfants, comme l’éducation et, en l’occurrence, la santé, est, bien souvent, l’affaire des mères. De même, le sort de la terre, des graines, de la vie, trouve, dans la population féminine, un sujet de préoccupation croissante et les initiatives se multiplient.

Aussi, Les Bugranes se battent-elles pour la santé de leurs enfants et des générations futures directement mises en péril par les risques de pollution de la nappe phréatique.

Nous agissons aussi pour la préservation d’une biodiversité menacée de toute part et, particulièrement, sur le site de Château-Gautier, où subsistent, sur un petit territoire, des plantes en voie de disparition.

Mais, également, nous souhaitons que soit conservée la mémoire dramatique d’un site où s’affrontèrent les troupes ennemies car, soucieuses de paix, nous faisons notre la parole de Winston Churchill « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». Pour nous, la destruction du site de la bataille de Quennevières fait partie de cette insulte au passé et de cette menace pour l’avenir.